Zakaria Fahim : «Le microcrédit facilitera l'accès au financement pour les auto-entrepreneurs»
Le microcrédit va permettre d'anticiper le risque d'opérer dans le secteur informel tout en facilitant aux auto-entrepreneurs l'accès au financement, obstacle majeur commun à tous les pays africains, a estimé mercredi à Casablanca, le président du Centre des jeunes dirigeants d'entreprise (CJD International), Zakaria Fahim.
Un pack microcrédit/auto-entrepreneuriat est de nature à accompagner cette catégorie d'entrepreneurs dans la réalisation de leurs projets mais également à rendre le financement moins coûteux, a affirmé Fahim lors de la présentation des résultats d'une étude réalisée par le CJD International et le cabinet LMS sur «l'auto-entreprenariat au Maroc», qui ont placé l'absence de financement en tête des freins à la création d'entreprise en Afrique.
En effet, 63% des sondés parmi les 2.030 individus de ressortissants de pays africains auprès desquels l'enquête a été menée, ont pointé les difficultés liées à l'accès au financement, tandis que 17% ont déploré le manque de soutien et d'aide.
Selon la même étude, en dépit des efforts déployés dans certains pays comme le Maroc et le Sénégal (guichet unique), ils étaient 12% à trouver les démarches administratives de création d'entreprises toujours compliquées et/ou lentes en Afrique, 6% à pointer l'inexpérience et 3% à être découragés par les barrières linguistiques.
Cette étude, qui vient compléter une première tournée uniquement vers une cible marocaine, vise à tâter le pouls de l'auto-entreprenariat en Afrique tout en identifiant les freins, les motivations et les secteurs économiques les plus attractifs. Elle a permis d'étayer les thèses avancées sur le Maroc et d'identifier les autres difficultés selon les pays de l'Afrique.
Concernant le pays africain cible pour la création d'entreprise, cette enquête a placé le Maroc en 6e position avec le Mali et la Mauritanie (5%), devancé par l'Algérie (7%), le Cameroun et la Tunisie (9%) au moment où le Sénégal arrive en tête avec 11%.
Pour ce qui est des secteurs les plus prisés par les porteurs de projets et créateurs d'entreprises, le commerce, la vente et les franchises, ciblés par 30% des personnes interviewées, se sont positionnés en tête, suivis par les secteurs de la logistique et de la distribution avec 25%. Les Technologies de l'information et de la communication (TIC), sont pour leur part, arrivées en 3e position avec 20%.
L'étude fait également ressortir que l'entrepreneur a besoin d'assistance aussi bien en phase de création que de démarrage et de développement.
Lors de la première, il a besoin d'aide pour transformer son idée en un projet et d'assistance pour préparer un dossier défendable pour le financement et la facilitation des procédures et un besoin d'encadrement (juridique, technique, formation et conseil) au cours de la seconde, tandis qu'un besoin d'outils et méthodes de pilotage est éprouvé lors de la phase de développement.
Par ailleurs, 5% des personnes interrogées ont affirmé avoir, déjà, créé leur propre entreprise, alors que 95% des 90% restant (n'ayant pas encore créé leur propre entreprise) souhaiteraient franchir le pas, les 10% restant avouent toutefois ne pas être insensible à l'ambition.
Menée entre janvier et avril 2012, cette étude a été exclusivement composée d'étudiants (79%), d'actifs en poste (18%) et d'actifs à la recherche d'emploi (3%).
Les interviewés (en face-à-face et via Internet), dont 70% sont de hommes et 30% des femmes, sont des ressortissants d'une quinzaine de pays d'Afrique du Nord et Subsaharienne.
L'auto-entrepreneur est un statut qui consiste à faciliter l'acte d'entreprenariat en simplifiant les formalités de création, et en faisant bénéficier l'auto-entrepreneur d'un régime simplifié de paiement de l'impôt et des prélèvement sociaux.
Publié le : 10.05.2012 - 09h47 - MAP