En octobre denier, le conseil des ministres examinait un projet de décret-loi pour organiser l’activité des établissements de microfinance et instaurer un cadre juridique plus propice à leur activité.
Les efforts du gouvernement pour booster le système des microcrédits sont motivés par l’importance que celui-ci revêt dans l’octroi d’un financement bancaire aux catégories les plus démunies de la population. Actuellement, dans le pays, 289 associations sont ainsi financées. Les microcrédits sont fournis soit par la BTS (Banque Tunisienne de Solidarité) qui puise dans le budget de l’Etat, soit par l’Organisation Non Gouvernementale internationale « Enda » présente en Tunisie. La réforme voulue par le gouvernement doit se réaliser en plusieurs points.
Tout d’abord, elle doit améliorer le contact ainsi que le suivi des bénéficiaires de microcrédits en multipliant les actions de sensibilisation, de formation, d’accompagnement et d’aide à la commercialisation.
Ensuite, elle doit permettre aux sociétés anonymes d’exercer l’activité de microfinancement mais également aux établissements de microfinance de créer une filiale sous forme d’association ou de société anonyme. Il s’agit également d’élargir le domaine d’intervention de la microfinance aux opérations de micro-assurance.
Les innovations ne s’arrêtent pas là puisque le nouveau cadre juridique voulu à travers l’examen du projet de décret-loi doit également faciliter la gouvernance et le contrôle interne des établissements de microfinance notamment via la création d’une association professionnelle qui aura pour mission de défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics mais également d’élaborer un code éthique.
Ce projet, réellement porteur d’espoir pour le système des microcrédits en Tunisie, est cependant menacé par le changement de gouvernement qui doit s’opérer d’ici quelques jours.
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