La France ouvre les vannes du microcrédit. Grâce à un changement législatif, les particuliers pourront d’ici au 1er janvier 2011 financer des créateurs d’entreprises français n’ayant pas accès aux banques. Ce qui donne l’occasion à l’Adie, l’association pionnière du microcrédit en France, et Babyloan, troisième site Internet mondial de microcrédit solidaire, de s’associer pour faire se rencontrer particuliers et porteurs de projets.
«Les initiatives individuelles explosent»
«Nos internautes ne pouvaient jusqu’ici financer que des projets situés dans les pays du Sud, explique Arnaud Poissonnier, créateur il y a deux ans de Babyloan. Mais il y avait une forte demande pour soutenir également des créateurs français. On peut même imaginer que, du fait de la proximité, les choses aillent un peu plus loin qu’un simple échange financier.» Le prêt moyen sur Babyloan est de 350 €, «il sera sans doute supérieur pour des projets locaux», anticipe Arnaud Poissonnier. Il est plafonné à 6.000 €, mais les internautes peuvent se fédérer autour d’un projet. La durée du remboursement, sans intérêt, est de huit mois en moyenne.
Maria Nowak, présidente de l’Adie, insiste sur la «nécessité que l’argent aille à tous les acteurs économiques: aux chômeurs, ou aux jeunes en rupture scolaire, qui veulent se lancer dans l’expérience entrepreunariale. Les initiatives individuelles explosent grâce au statut de l’auto-entrepreneur, il faut les soutenir.» Sur 580.000 entreprises créées en 2009 en France, 320.000 l’ont été sous le statut de l’auto-entrepreneur, dont 40% portées par des chômeurs.
Le particulier ne finance à ce jour que 0,15% du micro-crédit dans le monde. Mais sa progression est impressionnante: «Jusqu’à 400% par an», assure Arnaud Poissonnier. Le volume de financement de projets chez Babyloan est passé de 350.000 € à fin 2009, à 1,2 million d’euros aujourd’hui.
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