Le site d’informations magharebia.com vient de faire un état des lieux du microcrédit dans les trois pays du Maghreb central, à savoir la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Il en ressort que “les microcrédits donnent un nouvel élan à la jeunesse du Maghreb“.
En effet, les jeunes sont désormais nombreux à vouloir “prendre en main leur avenir économique“… face à un taux de chômage très élevé dans les pays du Maghreb. Leur espoir est fondé sur la disponibilité «des prêts abordables, aux montants relativement faibles, appelés "microcrédits", leur en fournissent l'occasion». Car, selon les journalistes-enquêteurs de magharebia.com à Tunis, Alger et à Casablanca, “un accès plus facile et plus rapide au microcrédit permet de sortir de la pauvreté et des listes des demandeurs d'emploi“. Faut-il lier ce nouvel esprit “entrepreneurial“ chez les jeunes aux mouvements sociaux –en cours- dans ces 3 pays… voire au-delà? Possible, dans certains cas. En Algérie, par exemple, “les autorités ont récemment demandé aux banques et aux institutions financières de financer les projets présentés par les jeunes sans emploi. Cette décision fait suite aux mouvements sociaux qui ont agité le pays“, écrit notre source. Et il faut en accélérer les procédures de validation. «Une fois approuvés, les projets bénéficient parfois d'un financement dans les 48 heures», contre deux mois auparavant. Toujours concernant l’Algérie, le gouvernement a mis en place “des prêts sans intérêt d'un montant de 500.000 dinars (5.000 euros)… pour les jeunes sans emploi, visant la formation à des métiers manuels tels que la plomberie, la ferronnerie, la mécanique, l'électricité automobile et le bâtiment“. Pour leur part, les jeunes diplômés, s’ils désirent ouvrir des cabinets médicaux ou d'avocats, on leur tend des prêts sans intérêt pouvant atteindre 10.000 euros. De quoi inciter les jeunes à se lancer pour leur propre compte. Selon nos enquêteurs, «au Maroc, les microprêts favorisent la santé financière. Depuis 2005, ce secteur a enregistré une croissance soutenue, avec une hausse du nombre d'actifs de 144%, des prêts en hausse de 26%, et le nombre de bénéficiaires en augmentation de 162%». Avec cette précision qu’environ “64% des bénéficiaires de ces microprêts sont des femmes, originaires essentiellement des régions urbaines“. A total, ce sont quelque 1,4 million de personnes de Maroc qui ont bénéficié de microprêts, pour une valeur totale d'environ 620 millions d'euros, indique la même source. Pour ajouter que «la Fédération nationale des associations du microcrédit prévoit… un plan d’action ambitieux, visant à atteindre cinq millions de bénéficiaires à l’horizon 2012». Enfin, les auteurs de l’enquête estiment qu’en Tunisie, «la révolution a favorisé la demande de microcrédit», essentiellement chez les jeunes. Pour preuve, notre source explique que les succursales de la Banque tunisienne de solidarité dans le Grand Tunis ont accordé plusieurs prêts depuis janvier dernier. «Dans le seul bureau de Ben Arous, ces prêts ont bénéficié à 121 clients, dont 24 titulaires de diplômes universitaires. Les projets vont du secteur des services aux petits commerces, en passant par l'artisanat traditionnel et l'agriculture». Dans le même contexte, la correspondante de magharebia.com à Tunis est revenue sur la récente conférence de presse du ministre des Affaires sociales, Mohamed Naceur, au cours de laquelle celui-ci avait souligné que son département «encourageait les gens à monter de nouveaux projets en utilisant les prêts bancaires consentis à des conditions avantageuses». Selon la même source, le microcrédit, créé en Tunisie il y a environ 4-5 ans, «… a permis à de nombreuses personnes de sortir de la pauvreté et des listes de demandeurs d'emploi». Synthèse de T.B.
webmanagercenter.com - 08 Août 2011 05:30:00