Le fonds de refinancement des associations de microcrédit (AMC) Jaïda, filiale à 45% de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), a bouclé l’exercice précédent sur une note positive. En effet, la production du fonds en 2011 s’élève à 201 millions de dirhams, montant qui porte sur les financements accordés depuis le démarrage de l’activité, en 2007, à 850 millions de dirhams. L’encours à fin 2011 ressort, pour sa part, à 630 millions de dirhams contre 602 millions en 2010, soit une hausse de 5%. Le nombre de clients servis par Jaïda s’établit, lui, à 105.000 contre 95.000 une année auparavant. Parmi ces clients, les femmes représentent 49%. Les zones rurales, quant à elles, sont servies à hauteur de 37%.
Nouveaux produits destinés au monde rural
Au volet des réalisations, Jaïda a également développé un nouveau produit qui cible la gestion de fonds thématiques mis à sa disposition dans le cadre de la mise en œuvre du programme de soutien à la PME signé en 2001 entre le gouvernement marocain et le gouvernement italien. Le programme a permis de développer de nouveaux produits destinés au monde rural et de financer près de 1.800 activités génératrices de revenus dans les zones rurales. « Trois AMC du secteur ont ainsi pu bénéficier de la première enveloppe financière pour un montant total d’engagement de 25 millions de dirhams », apprend-on auprès de l’Association marocaine des sociétés de financement (APSF). Au-delà de la simple création de produit, les responsables de Jaïda ont effectué des visites de terrain pour s’assurer du suivi du développement des nouveaux produits développés par les AMC partenaires. Selon le fonds, il ressort de ces visites « un intérêt des clients pour les produits proposés et une bonne maîtrise du risque par les AMC ».
Développement institutionnel des AMC
Par ailleurs, le fonds a réalisé, en partenariat avec l’Institut CDG et les associations marocaines de microcrédit, des enquêtes et études sectorielles qui permettent aux professionnels de mieux connaître le secteur de la microfinance au Maroc et de cerner ses problématiques. Parallèlement à son rôle financier, Jaïda mène des actions visant le développement institutionnel des associations de microcrédit. Dans ce cadre, elle a proposé à deux AMC partenaires une assistance technique visant à accompagner leurs stratégies de développement futur. D’abord, à la demande de l’Association marocaine de solidarité sans frontière (AMSSF), Jaïda a élaboré un plan d’assistance technique dont l’objectif est d’assister cette AMC à se renforcer dans les domaines du risque management et de l’organisation du réseau de distribution. Ensuite, et après une première mission d’assistance technique au profit de l’institution marocaine d’appui à la micro entreprise (INMAA), Jaïda travaille avec cette dernière à une deuxième mission qui touchera plusieurs volets : le positionnement, le risque management et le développement de nouveaux produits. L’élaboration du plan d’assistance technique sera, selon Jaïda, suivie de la signature d’une convention de partenariat entre les deux institutions.
Pour la mobilisation de nouvelles ressources
Concernant enfin son développement, Jaïda s’est dotée en 2011 d’une nouvelle stratégie. Celle-ci entend d’abord la poursuite du financement et de l’accompagnement des institutions de microfinance (IMF) marocaines. Elle concerne également le lancement de l’activité assistance technique pour les institutions de microfinance marocaines et celles situées dans les régions Mena et Afrique subsaharienne et ce, en partenariat avec les actionnaires de Jaïda. Le Fonds ambitionne aussi de développer des fonds thématiques domestiques pour encourager le financement de certains secteurs d’activité. Au volet de la stratégie figurent également le développement du produit mandat de gestion pour les institutionnels marocains et étrangers permettant de mobiliser de nouvelles ressources pour le secteur et enfin la promotion de la performance sociale au sein des IMF marocaines partenaires et la production d’un tableau de bord annuel sur la performance sociale. ◆
Tour de table de Jaïda
Le fonds Jaïda fut créé par un groupe de quatre promoteurs qui sont devenus ses actionnaires. Il s’agit de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) qui détient 45% du fonds, de la Banque de développement allemande KFW, actionnaire à 25%, de la Caisse des dépôts et consignations française, (CDC) qui participe à hauteur de 20% et de l’Agence française de développement (AFD), actionnaire à 10%.
Salima Marzak"Le Soir-échos"