La participation reste très contingente de particularités locales
Cette étude s’inscrit en complémentarité des travaux de l’équipe Innovations for Poverty Action (IPA) / The Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-PAL). Profitant du début de déploiement des activités d’Al Amana en milieu rural, l’objectif de l’étude IPA/J-PAL, initiée en 2006, était de mesurer quantitativement les impacts économiques du microcrédit en milieu rural enclavé.
Les premiers résultats de cette étude, menée par une équipe de chercheurs de l'IRD et du CIRAD dans le cadre du projet RUME, ont fait apparaître, d’une part , un taux d’emprunt (ou taux de participation) parmi la population cible plus faible que le taux escompté, obligeant l’équipe IPA/J-PAL à adapter sa stratégie d’échantillonnage et, d’autre part, de fortes variations de taux d’emprunt entre villages (de 0 % à plus de 80 %), alors que le type de crédit proposé est le même partout.
Les auteurs soulignent la complexité des déterminants de la participation : celle-ci ne résulte pas d’une confrontation abstraite entre une offre et une demande, mais elle est le fruit d’un construit social, impliquant une multiplicité de facteurs qui se combinent de manière inégale selon les territoires. Deux niveaux de diversité ont été constatés : le niveau régional, qui dépend essentiellement de facteurs agro-écologiques et économiques, et le niveau local (un ou plusieurs douars), qui combine des facteurs économiques, sociaux, culturels et politiques.
Face à ce constat, l’équipe de recherche émet quelques propositions :
-régionaliser l’offre et identifier les marchés émergents ;
-diversifier les services de crédit ;
-diversifier la clientèle en favorisant les femmes et les jeunes ;
-élaborer la stratégie d’insertion sociale d’Al Amana ;
-identifier les zones à risque.
Télécharger l'étude Analyse des déterminants des services financiers dans le Maroc rural:
http://www.lamicrofinance.org/files/29027_file_analyse_demande_services_financiers_Maroc_rural.pdf