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| Sujet: Ahmed Ghazali : «La démocratie participative est une révolution conçue de façon collective» Mar 20 Mar - 13:40 | |
| [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Lors du meeting annuel organisé par la fondation Alkarama de microcrédit à Oujda, Ahmed Ghazali a animé une conférence sur le nouveau rôle que peut assumer la société civile dans le renforcement de la démocratie participative et l’accompagnement des projets se focalisant sur les citoyens exclus des systèmes financiers traditionnels.
Comment entendez-vous ancrer la culture de la démocratie participative en animant des conférences qui ciblent le secteur de la microfinance? Ahmed Ghazali : Al Amana que je préside est la première association de microcrédit au Maroc et est à l’origine de l’éclosion de la microfinance dans notre pays. Elle représente 50% de l’encours et 50% du nombre total des clients en microfinance. Al Amana est leader dans ce domaine au niveau de l’Afrique et l’une des dix meilleures institutions de microcrédit au monde. De même, elle contribue à faire évoluer la législation et la pratique dans ce domaine. De ce point de vue, on assume le rôle de facilitateur et leader d’un lobbyisme de qualité et noble afin de convaincre les autorités à aller de l’avant pour donner à la microfinance la place qui lui revient dans l’inclusion financière économique et sociale des populations défavorisées et fragilisées économiquement.
ALM : Mais comme tout financement, le microcrédit doit répondre à des critères standard et rigides qui peuvent négativement impacter les souches sociales qui sont au centre des débats sur les approches de développement et la démocratie participative... La microfinance doit satisfaire aux standards de la gouvernance internationale, mais ne doit pas porter son âme. Elle doit contribuer à la consécration des droits de l’Homme économiques et sociaux. Elle doit être surtout bénéfique aux populations auxquelles elle est destinée. C’est le libellé de ma contribution pour expliquer les nouveautés contenues dans la nouvelle Constitution en relation avec le concept de démocratie participative qui est aussi un nouveau concept constitutionnel. La procédure consiste à échanger avec les différents acteurs participatifs et académiques de l’Oriental les mécanismes d’appropriation de ce concept collectivement et intellectuellement. Aussi pour voir comment cette démocratie participative constitutionnelle peut être prise en charge, sur le plan humain, par les acteurs qui sont censés contribuer et donner un contenu réel à cette démocratie participative sur le plan local et sur le plan spatial à travers la régionalisation avancée. Cette dernière est aussi un élément nouveau dans la nouvelle Constitution. La finalité est de savoir comment rendre cohérent, en pratique, l’ensemble des concepts innovants contenus dans la nouvelle Constitution.
Vous avez donc pris votre bâton de pèlerin pour expliciter les concepts et sensibiliser au rôle primordial que peuvent jouer les différents intervenants associatifs dans l’émergence d’une nouvelle culture participative... La nouvelle Constitution consacre la société civile comme acteur de la démocratie. Dans l’ancienne Constitution, la société civile n’existait pas. La citoyenneté comme acteur de la cité est reconnue constitutionnellement. Aussi, l’émergence de la société civile comme concept collectif de la gestion des affaires publiques est en phase de concrétisation. De fait, la société civile est devenue un acteur incontournable dans la nouvelle Constitution. El là ce n’est pas une interprétation personnelle que j’avance mais c’est écrit noir sur blanc. La notion de participation est citée à dix reprises dans la nouvelle Constitution et encourage la société civile à interpeller les gouvernants pour la mise en œuvre des politiques publiques. En parallèle, des mécanismes nouveaux permettent à cette société civile de s’exprimer constitutionnellement à propos de la communauté à côté de la société politique et syndicale. Aussi, elle est intégrée dans le jeu global de la société et participe à la mise en œuvre des politiques en matière de développement tout en assumant sa responsabilité dans la mise en œuvre d’un projet de société. C’est une révolution en profondeur au niveau de la conceptualisation et de la mise en œuvre des mécanismes d’application. En somme, c’est une révolution conçue collectivement à travers des pratiques responsables et des modalités opérationnelles proposées par les différents acteurs associatifs. Le 15-03-2012 à 10:31 Par : Ali Kharroubi DNCR à Oujda | |
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